Les premiers Acadiens de la région se nourrissaient assez bien avec des légumes du jardin, des petits fruits des champs, des produits laitiers, des viandes et du
poisson frais en saison, salés ou en conserve en hiver.

On raconte qu’il fallait souvent se priver de certains produits laitiers réservés à la vente comme le beurre ou la crème, mais que lorsqu’on pouvait se le permettre, une tranche de pain bien beurrée avec de la mélasse ou avec des bleuets frais et de la crème était un dessert bien spécial (Chéticamp – Père Anselme Chiasson).

Il n’était pas rare que l’on ne consomme que des légumes, ou presque. Par exemple, des haricots verts avec des carreaux de lard dorés et des pommes de terre fraîches demeurent un mets populaire dans la région.

De nos jours, la région a accès à de la nourriture fraîche toute l'année. Aussi les Acadiens ont-ils appris à apprécier les mets d’autres cultures comme la pizza italienne et les mets chinois (Recettes de mon Acadie – Évelyne LeBlanc). Toutefois, les mets traditionnels comme le râpage, le chiard, le blé d’inde (maïs en épis), ainsi que les pâtés à la viande et la viande salée demeurent très populaires, et bon nombre de familles en dégustent régulièrement. Plusieurs restaurants, dont celui de la Coopérative artisanale, l’Évangeline et le Gabriel, offrent certains mets traditionnels, par exemple le pâté.

Recettes

Pâté au lièvre à Mémére Catherine

2 lièvres coupés en morceaux
2 livres de porc coupé en morceaux
2 gros oignons hachés
1 c. à table de graines de carvi
1 c. à table de sarriette fraîche ou 2 c. à thé de sarriette séchée
sel et poivre au goût

Dans un grand chaudron, faire frire la viande de porc avec la viande de lièvre, jusqu’à ce qu’elles soient bien dorées. Ajouter le sel, le poivre, les oignons et les
épices. Couvrir (à peine) d’eau. Amener à ébullition et laisser mijoter quelques heures, pour que la viande soit tendre et bien cuite. Alors, les os s’enlèveront facilement et le bouillon sera réduit. Pendant la cuisson, assaisonner au goût.

Laisser refroidir; puis, enlever tous les os en utilisant vos mains. « Mémére laissait les os dans le pâté. Elle laissait même la tête du lièvre, marquant d’une croix l’endroit où elle l’avait placée, pour que Pépére puisse s’en régaler » Quand la viande désossée est froide, la mettre en croûte.


Croûte à pâté

8 tasses de farine tout usage
2 tasses de lard fondu et refroidi ou 2 tasses de saindoux (Tenderflake)
4 c. à table de poudre à pâte
1 c. à table de sel
2 tasses d’eau très froide

Préchauffer le four à 350ºF. Tamiser ensemble les ingrédients secs. Couper le gras dans la farine comme pour une pâte à tarte. Ajouter l’eau froide graduellement et mélanger jusqu’à ce que la pâte se tienne.

Manipuler le moins possible. Diviser en 2 morceaux et rouler. Placer une moitié dans le fond d’un plat à cuisson de 10” x 15”.

Remplir du mélange de viande, et couvrir du reste de la pâte. Faire des fentes dans le milieu pour laisser sortir la vapeur, et cuire au four préchauffé de 35 à 40 minutes.


Fricot au poulet de Chéticamp

9 patates coupées en cubes
1 ½ oignon haché
1 ½  cuillère à thé de ciboulette hachée
1 poulet coupé en morceaux
9 tasses d’eau

Enlever la peau des morceaux de poulet et les placer dans un grand sac avec ½ tasse de farine salée et poivrée. Secouer pour enlever l’excès de farine et faire revenir le poulet dans un grand poêlon jusqu’à ce qu’il soit doré. Égoutter les morceaux de poulet et mettre de côté.

Faire revenir les oignons à feu moyen jusqu’à ce qu’ils deviennent transparents. Ajouter les patates et remuer. Remettre les morceaux de poulet et ajouter la ciboulette et l’eau. Porter à ébullition et laisser mijoter jusqu’à ce que le poulet soit bien cuit - environ une heure.

Assaisonner au goût et servir avec du pain frais.