Quelques expressions imagées du parler chéticantainLe français que parlent les habitants de la région de Chéticamp, comme tout parler acadien, a une spécificité toute particulière.

Quoique la proximité de la communauté anglophone ait eu un impact sur la langue, celle-ci conserve des caractéristiques du français parlé par les pionniers venus de France au 17e siècle. En voici quelques exemples (qui ne sont pas nécessairement uniques à ce coin de l’Acadie).

Côté prononciation, ces Acadiens palatalisent souvent le son « k » lorsqu’il est suivi d’une voyelle. Par exemple, cœur se prononce « tcheur ». Mais il y a certains mots, comme querelle, où le « k » n’est pas palatalisé. Ils ont également conservé trois prononciations anciennes du « oi » : dans des mots tels que rasoir et mouchoir, il se prononce « oué »; dans étoile et noirceur, on entend plutôt « ouè »; alors que dans moi et fois, c’est le son « oua ».

Sur le plan de la morphologie, certains verbes irréguliers, dont mourir, sont devenus réguliers. Au présent de l’indicatif, on dit « je mours » au lieu de « je meurs » et au passé composé, « j’ai mouri » au lieu de « je suis mort ». Par ailleurs, l’utilisation du passé simple s’emploie couramment même si la conjugaison n’est pas toujours celle du Bescherelle.

En ce qui concerne le vocabulaire, les gens ont conservé beaucoup de vieux mots français. De plus, dans ces villages fondés sur l’exploitation de la pêche, des termes marins comme amarrer et embarquer sont utilisés autant sur la terre que sur la mer.

Pour tous ceux et celles qui connaissent la région de Chéticamp, cette langue représente un trésor patrimonial.

Documents

Quelques expressions imagées du parler chéticantain

Extraits sonores

Charlie Dan parle de l'accent et du vocabulaire de Chéticamp

Le son chuintant
Le vocabulaire