Le tamarin était la friandise des occasions spéciales d’antan. Fabriqué avec du sucre blanc ou de la mélasse, aliments en réserve dans les caves des Acadiens, le tamarin était préparé de manière différente selon les familles. À l’Isle Madame, les Acadiens confectionnaient soit le tamarin blanc, soit le tamarin à la mélasse et plus tard, à la cassonade.

 Le tamarin était populaire lors des fêtes du Mardi gras, à Noël, aux noces et aux « joueries » de cartes dans les familles. Pendant la tournée du Mardi gras, les gens déguisés réclamaient du sucre et de la mélasse. Le dernier soir, dans une des maisons, les gens déguisés, les voisins et les villageois se réunissaient pour fêter avec musique, danse, nourriture et tamarin. Le festin devait se terminer à minuit avant le début du carême.

La préparation du tamarin exigeait du savoir-faire. Les ingrédients (sucre, crème de tartre, vinaigre, eau) mesurés avec exactitude et mélangés dans un chaudron épais, étaient bouillis en brassant et surveillés de près. La cuisson était prête lorsque quelques gouttes du mélange formaient une petite boule dure en tombant dans une tasse d'eau froide.

Le mélange chaud était versé dans deux grandes assiettes bien beurrées. On laissait tiédir. Puis, les mains bien beurrées, on commençait à étirer le tamarin, à le replier, à l’étirer, plusieurs fois jusqu’à durcissement. Le filament était tordu « en cordage », coupé en morceaux au ciseau, en format bonbon, et gardé au froid.

Le tamarin, friandise sucrée, était la vedette des soirées de fêtes.

Sources bibliographiques

CORMIER-BOUDREAU, Marielle et Melvin GALLANT, La cuisine en Acadie, Les Éditions de la Francophonie, Moncton et Saint-Nicolas, Nouveau-Brunswick, 2002.