La Mi-Carême est une très ancienne tradition française dont l’origine se perd dans la nuit des temps. Cette fête a lieu le quatrième jeudi après le début du carême, une période de 40 jours avant la fête de Pâques. Autrefois, l’Église catholique imposait des règlements sévères pour la durée du carême. Il fallait jeûner, s’abstenir de manger de la viande et se priver de toutes réjouissances.
Au milieu de ce temps de sacrifices, on se permettait quand même une pause, la Mi-Carême.
Chez les Acadiens de la Nouvelle-Écosse, c’était l’occasion d’une mascarade. Jusqu’au début du 20e siècle, cette activité étaient réservée aux jeunes hommes. Par après, les filles et les enfants se sont joints à la fête. Déguisés et masqués, ils faisaient le tour du village. Ils entraient dans chaque maison en faisant du bruit avec des cloches, des chaudrons, des bâtons et des instruments de musique. Les hôtes tentaient de découvrir l’identité des mi-carêmes et leur offraient parfois des friandises.
Cette vieille tradition a été abandonnée dans la plupart des villages acadiens dans les années 1950 et 1960, sauf dans les paroisses de Chéticamp et de Saint-Joseph-du-Moine. Dans cette région du Cap-Breton, la fête de la Mi-Carême s’étend maintenant sur toute une semaine et prend l’allure d’un festival. Des centaines de mi-carêmes de tous âges sont joyeusement accueillies dans une vingtaine de « maisons de mi-carêmes » et même au Centre de la Mi-Carême à Saint-Joseph-du-Moine.
Ailleurs en Nouvelle-Écosse, la Mi-Carême n’a pas été complètement oubliée. Dans quelques communautés, on organise parfois des soirées communautaires afin de donner l’occasion aux mi-carêmes de revenir faire leurs visites.
Sources bibliographiques
ARSENAULT, Georges, La Mi-Carême en Acadie, Tracadie-Sheila, La Grande Marée, 2008, 161 p.
ROBICHAUD, Marie-Colombe, 100 petites histoires du passé, Volume 2, Meteghan Centre, Les Éditions de la Piquine, Voir histoire 77 « La d’mi-carême », 2004, p. 191-193.