Louisbourg était une forteresse française dans la colonie d’Île-Royalle au 18e siècle. Beaucoup d’Acadiens s’y sont réfugiés. Joseph Dugas et Marguerite Richard, qui servent ci-dessous d’exemple, s’y sont établis après la défaite de l’Acadie en 1710, pour rester fidèle à la France. Les périples de leur fille, Jeanne, relient beaucoup de lieux d’importance historique nationaux.

Jeanne Dugas est née à la Forteresse de Louisbourg en 1731. Lors de la première occupation anglaise de la forteresse (1745-48/49), elle vit à Grand-Pré. Elle revient au Cap-Breton pour la deuxième occupation française où elle se marie à Pierre Bois, vers 1752. Celui-ci combat pour défendre Louisbourg avant de s’échapper avec sa famille après la dernière capitulation en 1758.

Le couple se retrouve à Miramichi avec Boishébert (Beaubear’s Island) en 1758-59. Puis, tous deux participent à la bataille de la Ristigouche. Ils seront ensuite emprisonnés au Fort Beauséjour et passeront la fin de la guerre de Sept Ans à Halifax, à l’Île Ronde (île Georges) ou à la Citadelle.

Ils reviennent au Cap-Breton pour fonder, avec d’autres défricheurs, le village de Chéticamp. Pierre Bois est le premier des quatorze signataires ayant osé se présenter au gouverneur anglais pour demander un octroi de terre de 7000 arpents, ce qu’ils ont obtenu à Chéticamp en 1790.

En 1812, à Chéticamp, Jeanne Dugas, alors veuve, raconte ses périples à l’évêque Plessis venu du Québec. Elle est morte et enterrée à Chéticamp en 1817. Jeanne Dugas est un exemple d’Acadiennes et Acadiens ayant vécu à la Forteresse de Louisbourg et qui ont des descendants au Cap-Breton.

Sources bibliographiques

CHIASSON, Anselme, Chéticamp: Histoire et traditions acadiennes, Moncton, Éditions des aboiteaux, 1961.